Publié le 18 novembre 2020–Mis à jour le 18 novembre 2020
Le développement du stockage de l’énergie haute densité représente toujours l’un des grands défis actuel et une contribution majeure à la transition écologique. C’est l’objectif du projet MoMa-STor « Disruptive Modes and Materials of Energy Storage » qui vient d’être financé par l’Europe à hauteur de 6,5 millions d’euros pour une durée de 6 ans. MoMa-Stor a pour ambition d’augmenter la densité d’énergie des systèmes de stockage électrochimique, tels que les supercondensateurs et batteries, grâce au développement de matériaux fonctionnant sur la base de mécanismes alternatifs ou complémentaires aux réactions électrochimiques conventionnelles. Ce projet est développé par Patrice Simon, Professeur à l’université Toulouse III – Paul Sabatier et chercheur au Centre inter-universitaire de recherche et d’ingénierie des matériaux (CIRIMAT – CNRS/Toulouse INP/UT3 Paul Sabatier), et par Markus Antonietti, Professeur à l’Université de Potsdam et Directeur du Max Planck Institute of Colloids and Interfaces (Allemagne).
Le confinement à l’échelle nanométrique d’un électrolyte (substance conductrice) dans des matériaux poreux entraîne des phénomènes de désolvatation et de réorganisation des molécules de solvants. Ces effets, qui se retrouvent dans les matériaux poreux et les matériaux 2-dimensions, contribuent à augmenter la capacité de stockage de charges via des mécanismes qui restent encore à élucider. Un des objectifs du projet est de tirer profit de ces nouveaux mécanismes pour augmenter les capacités de stockage.
Un autre axe concerne la modification de surface des matériaux en venant créer des couches de passivation artificielles ou des couches semi-conductrices pour bloquer l’action des électrolytes et ainsi augmenter les tensions de fonctionnement des systèmes et donc l’énergie stockée.
Le programme ERC Synergy Grant a pour objectif de financer des projets de recherche exploratoire. Il s'adresse à des équipes de deux à quatre investigateurs pour mener conjointement des projets de recherche ambitieux présentant un caractère synergique exceptionnel. Le seul critère d’évaluation est l’excellence scientifique. Cette année, sur les 440 équipes de recherche qui se sont portées candidates, 34 équipes de 22 pays ont été sélectionnées. Patrice Simon est membre de l’Académie des Sciences, membre Sénior de l’Institut Universitaire de France, et membre de l’Académie des Technologies et de l’European Academy of Sciences. Il est également directeur-adjoint du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E) porté par le CNRS.
Il a obtenu de nombreuses et prestigieuses récompenses pour ses travaux, comme la médaille d’argent du CNRS (2015), le prix Brian Conway de l’International Society of Electrochemistry (2017), le Grand Prix Pierre Süe de la Société chimique de France (2019). Patrice Simon fait partie des chercheurs les plus cités au monde depuis 2016 par le cabinet Clavirate Analytics.