Publié le 3 janvier 2022–Mis à jour le 3 janvier 2022
Après la découverte de microplastiques dans les fleuves, les océans ou encore la neige, c’est dans l’« air pur » des montagnes que leur présence a été confirmée. En effet, une équipe de recherche internationale impliquant des scientifiques du CNRS, de l’Université Grenoble Alpes et de l’Université de Strathclyde (Ecosse) a découvert la présence de microplastiques au sommet du Pic du Midi (2 877 mètres d’altitude).
Grâce à une pompe installée à l’Observatoire du Pic du Midi aspirant 10 000 m3 d’air par semaine, l’équipe de recherche impliquant le laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, CNES, IRD, Université Toulouse III - Paul Sabatier) et le laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (LEFE/OMP - CNRS, Université Toulouse III - Paul Sabatier, Toulouse INP) a pu analyser la composition de cet air de haute altitude et ainsi déterminer la présence d’environ un microplastique tous les 4 m3. Ces polymères, comme le polystyrène ou le polyéthylène, trouvent leur origine dans les emballages. Si leur présence ne représente pas de risque direct, elle reste surprenante dans un endroit éloigné des sources de pollution. Les scientifiques ont également réussi à déterminer l’origine de ces particules grâce à des modélisations mathématiques des trajectoires des masses d’air. Ces plastiques proviendraient d’Afrique, d’Amérique du Nord ou encore de l’océan Atlantique, confirmant un transport aérien intercontinental des microplastiques. Ces résultats, publiés dans Nature Communications le 21 décembre 2021, décrivent une étape du cycle de vie des microplastiques, tout en permettant d’expliquer leur présence dans des régions reculées du monde, comme les pôles ou l’Everest.