Publié le 6 mars 2025 Mis à jour le 7 mars 2025

Aux Etats-Unis, le mouvement universitaire Stand up for science s'unit contre les coupes budgétaires et la censure de l'administration Trump opérées à l'encontre de la recherche publique. En France, cet appel à la mobilisation en soutien aux scientifiques américains, et en réaction aux menaces sur les institutions scientifiques, est relayé par la communauté académique. L'Université de Toulouse s'engage avec Stand up for science. Des appels à manifestation ont lieu dans les grandes villes universitaires françaises.

La tribune de Stand up for science France
 

Les sciences reposent sur un engagement collectif à faire de la recherche de la vérité un horizon commun. Leurs diverses disciplines, théories et méthodes concourent à éclairer la société, à surmonter les crises mais aussi à former les citoyennes et les citoyens à l’exercice de la démocratie comme pluralisme de rationalités en débat, par la transmission des savoirs et l’instruction des dissensus. L’une des conditions nécessaires pour la production et la transmission de la connaissance scientifique est la liberté et l’autonomie vis-à-vis de tout pouvoir.

Or, l’Université et la recherche font aujourd’hui l’objet d’attaques d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. L’offensive est particulièrement alarmante aux États-Unis, où les institutions de recherche, les agences de régulation, les droits civiques et les fondements mêmes de la démocratie sont mis à mal par l’administration Trump et le « Département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE) de M. Musk. La solidarité internationale s’avère d’autant plus indispensable que de semblables menaces pèsent sur l’Europe.

En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, nous appelons à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.)  le 7 mars, dans chaque ville universitaire de France. L’objectif est clair : défendre les sciences et les humanités, la liberté académique et l’Université comme piliers d’une société démocratique.

 
Le Monde a fait le relai de leur tribune. France Inter en a fait sa matinale mercredi
Le mouvement est également soutenu par France Université

Parmi les initiateurs du mouvement français figurent deux scientifiques toulousains avec Emmanuelle Perez-Tisserant, historienne au laboratoire FRAMESPA (CNRS/Université Toulouse - Jean Jaurès) et Olivier Berné, astrophysicien et directeur de recherches CNRS à l'IRAP (CNES/CNRS/Université de Toulouse). Ce dernier s'exprimait mardi dans les colonnes de la Dépêche
 

Les attaques contre la science sont de plus en plus récurrentes. Pour fonctionner, les sciences ont besoin d'une certaine liberté qu'on appelle la liberté académique, c'est-à-dire indépendante du pouvoir politique, économique et religieux. Faire de la science, c'est faire la différence entre les faits et les opinions, c'est ce qui permet un débat démocratique éclairé, Olivier Berné