Publié le 19 octobre 2022–Mis à jour le 19 octobre 2022
Une nouvelle étude parue le 17 octobre 2022 dans la revue PNAS, dirigée par une chercheuse du laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET - CNRS/UT3), utilise pour la première fois l’analyse des isotopes du zinc pour déterminer la place des Néandertaliens dans la chaîne alimentaire. Les résultats obtenus suggèrent qu’ils auraient bien été carnivores.
Les Néandertaliens étaient-ils carnivores ? Les scientifiques n’ont pas encore tranché la question. Si certaines études du tartre dentaire d’individus venant de la péninsule ibérique pouvaient laisser penser qu’ils étaient de grands consommateurs de plantes, d’autres recherches menées sur des sites non ibériques semblaient plutôt indiquer une consommation quasi exclusive de viande. Grâce à de nouvelles techniques d’analyses appliquées sur une molaire d’un individu de cette espèce, des chercheurs et chercheuses démontrent que les Néandertaliens du site de Gabasa, en Espagne, semblaient bien être carnivores.
Première molaire de Néandertalien analysée pour cette étude. Crédit : Lourdes Montes
Jusqu’alors, pour tenter de définir la place d’un individu dans la chaîne alimentaire, les scientifiques devaient généralement extraire les protéines et analyser les isotopes de l’azote présent dans le collagène des ossements. Or, cette méthode n’est souvent applicable que dans des environnements tempérés, et rarement sur des échantillons de plus de 50 000 ans. Lorsque ces conditions ne sont pas respectées, l’analyse des isotopes de l’azote est très complexe, voire impossible. C’était notamment le cas de la molaire provenant du site de Gabasa, étudiée ici.