Plusieurs scientifiques, dont certains sont membres de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS - Université Toulouse III - Paul Sabatier), ont découvert chez le pathogène Mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose, un mécanisme inédit de résistance à l'intoxication métallique. Grâce à des plateformes mobiles dans sa membrane, appelées pompes d'efflux, la bactérie arrive à passer à travers les filets de notre système immunitaire. Ces résultats, qui éclairent la métallobiologie des bactéries, sont publiés dans la revue Nature Communications.
Les bactéries, qu’elles soient environnementales, commensales, symbiotiques, opportunistes ou pathogènes, doivent sans cesse s’adapter à leur environnement dont les conditions fluctuent en permanence. Ainsi, quand les bactéries pathogènes infectent leurs hôtes, elles sont phagocytées par les macrophages, cellules immunitaires sentinelles qui patrouillent dans tous les tissus et en assurent le nettoyage et ainsi l’équilibre.
Les chercheurs avaient préalablement identifié un mécanisme par lequel les macrophages peuvent éliminer ou contrôler les pathogènes qu’ils ingèrent par phagocytose, en accumulant dans les vacuoles de phagocytose des métaux, en particulier le zinc, à des concentrations potentiellement toxiques pour les bactéries. Ils avaient également démontré le rôle de la pompe d’efflux de métaux CtpC, pompe de la famille des ATPases de type P, dans la résistance du bacille de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis, au stress métallique au sein des macrophages. La protéine CtpC est produite accompagnée d’une petite protéine portant un domaine de fonction inconnu (Domain of unknown function ou DUF1489), appelée Rv3269. Comme CtpC, la protéine Rv3269 se localise dans la membrane plasmique de la bactérie. Par ailleurs, elle porte un motif de liaison des métaux.