Découverte d'un nouveau composant dans la construction de l’enveloppe des entérobactéries, un potentiel renforcé pour la découverte de nouveaux antibiotiques
Publié le 11 décembre 2023–Mis à jour le 11 décembre 2023
Dans un article publié dans la revue Nature communications, les scientifiques, notamment du Laboratoire de microbiologie et génétique moléculaire (LMGM-CBI, CNRS/UT3) ont identifié un nouveau composant impliqué dans la formation de l’enveloppe des entérobactéries. Cette barrière de protection rend la lutte contre les espèces pathogènes difficile. L'étude révèle ainsi un potentiel « talon d’Achille » important pour la découverte de nouveaux antibiotiques.
Les entérobactéries sont des bacilles Gram négatifs présents essentiellement dans la flore intestinale des mammifères. Elles comprennent les genres bactériens Escherichia, Salmonella, Klebsiella et Yersinia, parmi lesquels figurent des espèces qui représentent une des principales causes de mortalité par infection bactérienne. Cette menace est renforcée par l'acquisition de mécanismes de résistance aux thérapies antibiotiques traditionnelles, ce qui fait de la recherche de nouveaux antibiotiques une priorité essentielle pour les systèmes de santé publique dans le monde.
Les lipopolysaccharides sont des glycolipides exposés à la surface des bactéries Gram-négatives et fonctionnent comme des facteurs de virulence. Ils forment une barrière imperméable aux composés hydrophobes permettant aux bactéries de résister à de nombreux agents antimicrobiens et détergents. Les lipopolysaccharides peuvent également se comporter comme des endotoxines qui, une fois libérée par les bactéries, sont capables de stimuler le système immunitaire de l'hôte. Le transport des lipopolysaccharides vers la surface cellulaire est un processus essentiel chez la plupart des bactéries Gram-négatives. Ce processus n'a été caractérisé que récemment et recèle encore de nombreux secrets. Comprendre le processus de transport des lipopolysaccharides est particulièrement important dans le contexte de lutte contre les bactéries pathogènes. En effet, cela permettrait d'identifier de nouvelles cibles moléculaires pour développer des thérapies antimicrobiennes.