Publié le 27 novembre 2024 Mis à jour le 27 novembre 2024

La pandémie de COVID-19 a été l’exemple le plus frappant de maladie infectieuse émergente de ces dernières années. Les bouleversements des interactions entre l’humain et son environnement sont propices à une augmentation significative de ces nouvelles pathologies : arboviroses (Dengue, Zika, Chikungunya), Monkeypox, grippe aviaire… Renforcer notre capacité à prévenir, détecter et répondre à ces menaces est devenu crucial. C’est l’ambition de l’école universitaire de recherche UNITEID, lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt « compétences et métiers d’avenir » du plan France 2030. Porté par l’université Toulouse III – Paul Sabatier, ce projet réunit dix autres partenaires institutionnels et associe des scientifiques de 10 laboratoires de recherche ainsi qu’un réseau international d’instituts et universités partenaires, mais aussi des entreprises et start-up. Les premiers étudiants feront leur rentrée à partir de septembre 2025.

Les maladies infectieuses émergentes (MIE) constituent une menace majeure dans le monde, avec un retentissement sanitaire mais aussi socio-économique. Ces MIE sont fréquemment des maladies à transmission vectorielle (moustiques, tiques…) et/ou zoonotique (maladies animales qui peuvent se transmettre aux humains), le plus souvent d’origine virale.

Dans un monde où les écosystèmes se dégradent du fait des activités humaines, ces agents pathogènes se répandent et apparaissent plus rapidement que jamais. Pour lutter efficacement, il faut comprendre en détail les interactions complexes entre hôtes et pathogènes, à tous les niveaux, notamment au niveau des écosystèmes. Or, à ce jour, les programmes d’enseignement et de recherche dédiés aux MIE restent insuffisants en France, avec une segmentation entre les différentes disciplines.

C’est par une approche transdisciplinaire que l’école universitaire de recherche (EUR) UNITEID propose de former les experts de demain sur ces maladies et les menaces qu’elles représentent, le tout dans une approche « one health » intégrant à la fois la santé humaine, animale et environnementale. 

Le sud-ouest de la France est une région d’élevage diversifiée, exposée à des menaces sanitaires telles que l’influenza aviaire ou la maladie hémorragique épizootique. Le réchauffement climatique favorise également le développement de vecteurs, notamment de moustiques capables de transmettre la Dengue ou le virus du West-Nile, dont un nombre croissant de cas autochtones sont désormais détectés chaque année dans le sud de la France. Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo a également été récemment détecté chez des tiques de la région Occitanie.

A travers ses formations d’excellence, l’EUR UNITEID (pour University of Toulouse graduate school of emerging infectious diseases) vise à développer nos capacités de prévention et de réponse aux crises sanitaires par la détection précoce des menaces des MIE, notamment des pathogènes émergents et vecteurs dans les écosystèmes, leur surveillance épidémiologique et moléculaire, ainsi que le développement de moyens diagnostiques et thérapeutiques.

A partir de la rentrée de septembre 2025, les programme de masters et doctorats de l’EUR seront ouverts aux étudiants issus des facultés des sciences et de santé (médecins, pharmaciens et vétérinaires), d’universités françaises ou internationales, ou d’écoles d’ingénieurs. L’offre de formation se composera de sept parcours de masters différents et s’adossera à deux écoles doctorales. Les étudiants de l’EUR bénéficieront de formations complémentaires et de stages de recherche renforcés pour leur permettre d’acquérir des compétences transdisciplinaires dans le champ des MIE. Une attention particulière à la mobilité internationale sera apportée dans les cursus afin de favoriser l’apprentissage par la pratique et la recherche sur le terrain. D’ici 5 ans, l’EUR a pour ambition de former 120 étudiants de niveau master et 45 doctorants experts en MIE. Par ailleurs, 100 ingénieurs en agriculture, alimentation, environnement, biotechnologie et santé globale recevront des formations complémentaires sur les MIE. L’EUR offrira également des offres de formation continue à destination des professionnels de santé et des entreprises du secteur.

Pilotée par l’université Toulouse III – Paul Sabatier, l’EUR UNITEID pourra compter sur le soutien de ses partenaires académiques en particulier le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, qui est établissement sanitaire de référence en Occitanie pour les risques épidémiques et biologiques, et l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, mais également l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP – AgroToulouse), ainsi que l’université de Perpignan Via Domitia et Aix-Marseille université. L’EUR s’appuiera aussi sur les organismes nationaux de recherche avec le Centre national de recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). 

L’EUR UNITEID bénéficiera également d’un réseau international d’une cinquantaine d’instituts et universités partenaires dans 30 pays répartis sur tous les continents. Ce large réseau permettra aux étudiants et chercheurs toulousains d’effectuer des mobilités internationales, mais également aux étudiants étrangers de venir faire un master ou un doctorat à Toulouse, avec le développement de doubles diplômes et co-tutelles entre l’université de Toulouse et les universités étrangères partenaires.

Enfin, l’EUR UNITEID constituera un cadre privilégié pour la recherche translationnelle, les innovations technologiques et la valorisation, avec la participation d’entreprises et start-ups. Le pôle de compétitivité Eurobiomed contribuera à positionner les acteurs économiques du secteur à la pointe de l’innovation en adaptant l’offre de formation aux besoins des entrepreneurs. L’EUR bénéfice également du soutien de la région Occitanie pour les formations, la recherche et la valorisation. La Région est en effet fortement engagée sur cette thématique et a impulsé une dynamique des forces de recherche avec le Défi-clé RIVOC (risques infectieux et vecteurs en Occitanie) et contribue au financement de formations initiales préparant aux métiers de demain, sur la thématique santé notamment.

 
Les 10 laboratoires impliqués dans l’EUR UNITEID : l’Institut toulousain des maladies infectieuses et inflammatoires (CNRS/Inserm/UT3), l’Institut de pharmacologie et biologie structurale (CNRS/UT3), le Laboratoire de microbiologie et génétique moléculaires (CNRS/UT3), Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement (CNRS/IRD/Toulouse INP/UT3), Centre d’anthropologie et de génomique de Toulouse (CNRS/UT3), Laboratoire interactions hôtes-pathogènes-environnements (CNRS/Ifremer/UPVD), Institut de recherche en santé digestive (ENVT/INRAE/Inserm/UT3), le laboratoire Interactions hôtes-agents pathogènes (ENVT/INRAE), le laboratoire Innovations thérapeutiques et résistances (ENVT/INRAE), le Centre d'épidémiologie et de recherche en santé des populations (Inserm/UT3).